Panorama du site du Vieux Emosson vu depuis le Nord.
(à noter : la présence de nombreux névés pour une fin juillet)
Les traces de "dinosaures" d'Emosson
Panorama du site du Vieux Emosson vu depuis le Nord.
(à noter : la présence de nombreux névés pour une fin juillet)
Juste de l'autre côté de la frontière, en Suisse, il est possible de venir observer l'un des plus beaux sites d'empreintes de pas de "dinosaures" d'Europe (~800 empreintes recensées). Pourquoi des guillemets à dinosaure, parce que ces traces datent du Trias (240 MA - Trias moyen) et qu'au sens strict il ne s'agissait pas encore de dinosaures (deinos = terrible; saura = lézard -> groupe de grands reptiles), mais plutôt de "protodinos" ou "archéosaures", aussi peu volumineux que nos vaches actuelles.
Pour être précis, il s'agit de "chirotheriums" = empreintes de pas de reptiles, ou d'ichno dromopus (= traces de course), laissées sur les bords d'une mer intérieure peu profonde, et non pas sur une plage de mer ouverte sur la Thétys comme on l'a longtemps pensé.
Le site a été découvert le 23 août 1976 par G. Bronner, Géologue français, suite au retrait du névé qui existait là jusqu'alors, et qui recouvrait les traces.
Vue du site depuis le Sud-Ouest.
Contact normal socle métamorphique des Aiguilles-Rouges (gneiss) et grès du Trias.
De gauche à droite : l'interprétation géologique suisse / l'interprétation géologique française (communication de Michel Delamette), avec une différence d'interprétation au niveau de l'âge des roches du Sé Blanc.
Au Trias, la région ressemblait à une bande littorale tropicale avec des plages sableuses ou argileuses côté Sud, avec des zones rocheuses, et une grande plaine alluviale sur la côte Nord (site d'Emosson). La mer de l'époque située au Sud s'appelait la Téthys, elle venait tout juste de se former et continuait à s'agrandir (éclatement de la Pangée en Laurasie et Gondwana).
(Voir aussi: "Formation")
La faune locale pouvait donc s'ébattre sur ces étendues dégagées, surtout à marée basse, laissant des traces dans le sable ou la vase. La marée montante suivante a permis une sédimentation douce recouvrant et protégeant les traces. Les sédiments se sont accumulés au-dessus pendant des millions d'années, avant que la poussée alpine ne fasse surgir le massif des Aiguilles-Rouges, inclinant les couches vers le Nord-Est et favorisant l'érosion qui dégagera les roches jusqu'au niveau des grès à empreintes.
Site d'Emosson: dalles de grès inclinées à 30° et traces de pattes.
Les fameuses dalles de grès à empreintes.
On peut également voir quelques figures de sédimentation: les ripples marks (comme sur toutes les plages actuelles!)
Détail d'une empreinte bien conservée. L'animal allait de gauche à droite apparement.
Le site est classé par l'arrêté du Conseil d'État du Valais du 9 novembre 1983. Il y a donc quelques règles à respecter!
Des visites guidées sont organisées durant l'été, les jours de beau temps, dès que les dalles sont suffisament dégagées par la neige, soit vers la mi juillet et jusqu'à la fin août (se renseigner auprès de l'office du tourisme de Finhault).
Très beaux plis dans un rocher à proximité du site (visible en arrière plan, en haut à gauche).
Côté français il existe aussi quelques empreintes!
Rides de courant fossilisées et fentes de dessiccation fossiles (côté français).
A titre de comparaison, les formes actuelles :
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Bibliographie :
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