Curiosités  géologiques

 

 

Voici quelques exemples de formations géologiques remarquables visibles dans les massifs du Mont-Blanc et des Aiguilles-Rouges :

 

 

 


La massue.

 

Un énorme bloc de gneiss, en forme de massue, est en équilibre instable sur un versant du massif du Mont-Blanc. Il s'agit d'une lame de roche détachée du versant et qui n'a pas encore basculée dans le vide.

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 


Le Grand Trou.

 

Une énorme doline (80 m de diamètre - 40 m de profondeur) est observable en amont du chemin  Roselette/Les Prés, en pied de pente de l'aiguille de Roselette (secteur Les Rosières des Prés) au Sud-Ouest du village des Contamines-Montjoie. Non répertoriée sur la carte géologique du B.R.G.M. "St-Gervais-les-Bains", elle doit se développer dans les terrains jurassiques de calcschistes du Lias inférieur, surmontant le Trias moyen et supérieur : cargneules, dolomies et gypse.

 

 

 

 

 


 

 

 

 

Les Grès Singuliers

 



Le rocher du Bonhomme (2599 m) vu du Sud.

 

Sur la pointe la plus occidentale du massif du Mont-Blanc, dans le secteur du col du Bonhomme et des Têtes des Fours (frontière avec la Savoie), affleurent des niveaux gréseux et conglomératiques (poudingues) datés du Lias (Sinémurien-Toarcien). Ces roches ont très vite été remarquées par les premiers géologues à cause de leur caractère inhabituel, dont H.-B. de Saussure qui en fera la première description, d'où leur nom de "singuliers", puisque ne ressemblant à rien d'autre de connu dans les environs.

 

 


Photo rapprochée du Rocher du Bonhomme.

 

 

 

 


Vue panoramique vers le Sud. Le premier plan est largement occupé par les Grès Singuliers.

 

 

 

 


Détail d'un affleurement montrant la succession du socle varisque métamorphique, des dépôts dolomitiques du Trias et les Grès Singuliers
(crête entre le rocher du Bonhomme et la Tête Nord des Fours).
(photo sensible au survol de la souris)

 

 

 

 


Affleurement de conglomérat (poudingue) du Lias. Les galets sont ici empaquetés dans du grès.

 

 

 

 


Gros plan sur les galets roulés et aplatis du poudingue monogénique du Lias de la Tête Nord des Fours.

 

L'aspect général de la roche paraît extrèmement frais, la même photo pouvant avoir été parfaitement prise sur une plage actuelle ou dans un lit de rivière! On peut également noter la patine rouille des galets caractéristique et leur dimension plutôt homogène (2 à 5 cm), traduisant un granoclassement certain. Ce type de sédiment se dépose typiquement dans des deltas, ce qui traduit une émersion du massif à cette époque.

 

 

Bibliographie

H.-B. de Saussure: "Voyage dans les alpes" - 1779.
Jean-Luc Epard (Thèse) : "La nappe de Morcles au sud-ouest du Mont-Blanc" - 1990.
Maurice Gidon :
www.geol-alp.com

 

 

 

 


 

 

 

 


Béton glaciaire (Armencette - Les Contamines-Montjoie).

 

Avec la fonte accélérée des glaciers par ces temps de réchauffement climatique, la glace laisse apparaître de curieuses formations sur les roches moutonnées au front des glaciers. Cette sorte de "béton" recouvre toutes les parties en saillie du soubassement rocheux. Il s'agit sans doute de farine glaciaire compactée, qui s'accumule en fines couches au fil du temps. En général, elles forment des surfaces plutôt planes en moulant la roche, mais ici elles arborent de jolies cannelures à l'instar d'un paysage karstique, comme sur le massif de Platé par exemple.
Un test rapide à l'acide, suivi d'une bonne effervescence, montre que cet enduit est en effet en partie carbonaté.

 

 


Vue rapprochée.

 

 

 

 

 


 

 

 

 


La faille du col des Ecandies (Trient - VS - CH).

 

Une magnifique faille découpe le granite du Mont-Blanc au niveau du col des Ecandies (sans doute l'une des plus belles failles des Alpes!).
Le granite au contact de la faille est fortement fracturé et rubéfié (granite rose!), ce qui est sans doute dû à la circulation de fluides hydrothermaux, chargés en fer, lors de son fonctionnement. La faille en elle-même est marquée par une salbande argileuse jaune-vert de 1 cm environ. Une bande de granite pulvérisé et réduit à l'état de gravier est en place en dessous de la faille, sur 3-4 m d'épaisseur environ (bande jaune sur photo explicative).
A noter qu'en amont, le granite est disséqué en plusieurs niveaux compacts séparés par des cassures.

 


Vue rapprochée (couleurs accentuées pour faire ressortir les zones).

 

 

 

 

 


 

 

 

 


L'enclave du Doigt de l'Etala.

 

Une immense enclave noire (décamétrique?) est visible au sein du granite du Mont-Blanc, en pied de paroi du Doigt de l'Etala (secteur M/Charmoz).

 

 

 

 

 


 

 

 

 


Micro-réseau karstique dans le massif du Mont-Blanc.

 

Il s'agit d'une dissolution d'un filon de marbre anciennement sous le glacier des Rognons (secteur des Grands-Montets).

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 


Pli couché dans les grès viséens des Gures.

 

Le fameux pli visible à gauche de la route Blanche, dans le virage juste après le viaduc des Egratz, sur la voie montante.
(N.B. : les lignes subverticales, qui n'ont rien de naturel, sont des trous de mines, ayant servi à faire exploser la roche lors de la création de la route)

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 


Plis ptygmatiques dans du gneiss (glacier des Berons - VS/CH).

 

Il s'agit d'un filon de quartz qui a été plissé durant une phase ductile de la roche encaissante.

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

        
Cheminée de Fée au-dessus de St-Gervais-les-Bains (massif des Aiguilles-Rouges).

 

    Lors du retrait du glacier de l'Arve (présence de blocs erratiques de granite du Mt-Blanc), l'érosion a dégagé en partie sa moraine latérale. Le gros bloc posé au-dessus protège ainsi les matériaux sablo-caillouteux en-dessous, créant une colonne.

     

     

 

 

 


 

 

 

 

 


Affleurement de grès triasique sur le granite des Houches (route de Vaudagne, massif des Aiguilles-Rouges).

 

Il est à noter que le grès moule superbement les aspérités de l'ancien substratum granitique.

 

 

 

 

 


 

 

La faille de La Joux à la plaque Bellin (massif des Aiguilles-Rouges)
ou "Borne aux Fées" ou "cheminée des Fées".

 

    Il s'agit d'une fissure dans le poudingue westphalien de La Joux. L'ensemble de l'affleurement est très fracturé, peut-être par décompression post-glaciaire.

     

     

 

 


 

 

 

 

 


La faille bifide du lac Cornu (massif des Aiguilles-Rouges) 

 

Un magnifique plan de faille double, visible en amont du lac Cornu, traverse le vallon de part en part et se poursuit jusqu'aux lacs Noirs. En première approche, il s'agirait d'une faille sénestre reprise en partie en "sackung", plan de faille normale récent (post-glaciaire) créé par décompression des versants des Aiguilles-Rouges après la fonte du glacier de l'Arve.

 

Voir aussi ici.

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 


Le curieux dépôt bombé du col de Bel Lachat (massif des Aiguilles-Rouges).

 

 

Il s'agit d'une moraine würmienne de diffluence en direction de la vallée de la Diosaz, en lien avec le petit cordon morainique situé au-dessus du refuge de Bellachat. Le glacier würmien de l'Arve aurait donc atteint au minimum la cote 2270 à cet endroit.

 

 


Cordon morainique würmien de Bellachat.

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 


Sommet du Belvédère (massif des Aiguilles-Rouges).

 

Il s'agit du plus impressionnant affleurement de roches sédimentaires du secteur, puisque perché à 2900 m d'altitude, au sommet du point culminant du massif des Aiguilles-Rouges.

On peut observer un fort épaississement de la couche de Trias vers l'Est conjugué avec, d'Ouest en Est, apparitions de plissotements puis de plis verticaux importants.

Des grès sont nettement visibles à la base de la séquence sédiementaire (sur lea gauche de la photo), au contact avec le socle gneissique.

 

 


Vue d'ensemble de la couverture sédimentaire du Belvédère.

 

Voir aussi ici

 

 

 

 


 

 

 

 

 



Un Baluchitherium dans les rues de Chamonix!

 

 

Le plus grand mammifère terrestre ayant jamais existé (37-23 MA) s'est promené dans la journée du 13 octobre 2012 dans les jardins publics de Chamonix. Quelques parterres de fleurs ont souffert... Il n'a fort heureusement écrasé aucun touriste au cours de sa balade.

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 


Les lames de Planpraz devant le mont Blanc.

 

Les lames de Planpraz sont mondialement connues depuis la photo de Gaston Rébuffat, prise par René Bonnardel, en couverture de son livre "Massif du Mont Blanc - les 100 plus belles courses". Il s'agit de belles lames de gneiss situées au pied du Brévent*. L'altération du versant a dégagé un éperon rocheux, la schistosité du site (N 170-70° O) a permis la création de tranches de roche parallèles espacées, du plus bel effet vues de profil.

 



Les lames de Planpraz.

 

 

*accès sauvage et très engagé!

 

 

 


 

 

 

 

 


Sommet du mont Lachat 

 

Le sommet du mont Lachat (2115 m), est un joli petit alpage couvert de fleurs au printemps, offrant un incroyable panorama à 360°. Mais sa caractéristique géologique la plus intéressante est qu'on se trouve sur des roches sédimentaires (calcschistes du Lias inférieur) alors que tous les blocs présents sur place sont métamorphiques (gneiss s.l. issus du socle varisque du massif du Mont-Blanc). Il s'agit en fait d'un placage morainique würmien.

 

 

 

 

 


 

 

 

 


Crête Blanche de Pormenaz 

 

Sur le massif de Pormenaz se situe un curieux petit affleurement de calcaire, isolé au sein du granite de Pormenaz et des roches carbonifères. Corbin et Oulianoff le date du Malm (Jurassique supérieur - 154/135 MA) et la carte géologique "Cluses" du B.R.G.M. indique un âge Turonien et/ou Cénomanien (Crétacé - 99,6/89,3 MA). Faute de preuves fossilifères sérieuses, dues à la "cuisson métamorphique" du calcaire le mystère reste entier.

Voir aussi ici.

 

 

 

 


 

 

 

 


Eperon rocheux sous le glacier des Grands

 

Avec le retrait des glaciers, de nombreux affleurements de roche fraiche apparaissent. C'est le cas ici au glacier des Grands (VS), où un éperon rocheux permet d'observer une très belle imbrication entre du paragneiss (roche sombre litée) et de l'orthogneiss (roche claire lithoclasée).

 

Pour rappel, un paragneiss est issu du métamorphisme d'une roche sédimentaire, tandis qu'un orthogneiss provient du métamorphisme d'une roche magmatique, ici du granite. D'après les travaux de Bussy et von Raumer (1994), ces orthogneiss sont datés de 453±3 Ma, voire 457±2 Ma, soit de l'Ordovicien supérieur.


Paragneiss


Orthogneiss

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

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