Curiosités géologiques
Voici quelques exemples de formations géologiques remarquables visibles dans les massifs du Mont-Blanc et des Aiguilles-Rouges :
Un énorme bloc de gneiss, en forme de massue, est en équilibre instable sur un versant du massif du Mont-Blanc. Il s'agit d'une lame de roche détachée du versant et qui n'a pas encore basculée dans le vide.
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Une énorme doline (80 m de diamètre - 40 m de profondeur) est observable en amont du chemin Roselette/Les Prés, en pied de pente de l'aiguille de Roselette (secteur Les Rosières des Prés) au Sud-Ouest du village des Contamines-Montjoie. Non répertoriée sur la carte géologique du B.R.G.M. "St-Gervais-les-Bains", elle doit se développer dans les terrains jurassiques de calcschistes du Lias inférieur, surmontant le Trias moyen et supérieur : cargneules, dolomies et gypse.
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Les Grès Singuliers
Sur la pointe la plus occidentale du massif du Mont-Blanc, dans le secteur du col du Bonhomme et des Têtes des Fours (frontière avec la Savoie), affleurent des niveaux gréseux et conglomératiques (poudingues) datés du Lias (Sinémurien-Toarcien). Ces roches ont très vite été remarquées par les premiers géologues à cause de leur caractère inhabituel, dont H.-B. de Saussure qui en fera la première description, d'où leur nom de "singuliers", puisque ne ressemblant à rien d'autre de connu dans les environs.
L'aspect général de la roche paraît extrèmement frais, la même photo pouvant avoir été parfaitement prise sur une plage actuelle ou dans un lit de rivière! On peut également noter la patine rouille des galets caractéristique et leur dimension plutôt homogène (2 à 5 cm), traduisant un granoclassement certain. Ce type de sédiment se dépose typiquement dans des deltas, ce qui traduit une émersion du massif à cette époque.
Bibliographie H.-B. de Saussure: "Voyage dans les alpes" - 1779.
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Avec la fonte accélérée des glaciers par ces temps de réchauffement climatique, la glace laisse apparaître de curieuses formations sur les roches moutonnées au front des glaciers. Cette sorte de "béton" recouvre toutes les parties en saillie du soubassement rocheux. Il s'agit sans doute de farine glaciaire compactée, qui s'accumule en fines couches
au fil du temps. En général, elles forment des surfaces plutôt planes en moulant la roche, mais ici elles arborent de jolies cannelures à l'instar d'un paysage karstique, comme sur le massif de Platé par exemple.
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Une immense enclave noire (décamétrique?) est visible au sein du granite du Mont-Blanc, en pied de paroi du Doigt de l'Etala (secteur M/Charmoz).
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Il s'agit d'une dissolution d'un filon de marbre anciennement sous le glacier des Rognons (secteur des Grands-Montets).
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Le fameux pli visible à gauche de la route Blanche, dans le virage juste après le viaduc des Egratz, sur la voie montante.
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Il s'agit d'un filon de quartz qui a été plissé durant une phase ductile de la roche encaissante.
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Lors du retrait du glacier de l'Arve (présence de blocs erratiques de granite du Mt-Blanc), l'érosion a dégagé en partie sa moraine latérale. Le gros bloc posé au-dessus protège ainsi les matériaux sablo-caillouteux en-dessous, créant une colonne.
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La faille de La Joux à la plaque Bellin (massif des Aiguilles-Rouges)
Il s'agit d'une fissure dans le poudingue westphalien de La Joux. L'ensemble de l'affleurement est très fracturé, peut-être par décompression post-glaciaire.
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Il s'agit d'une moraine würmienne de diffluence en direction de la vallée de la Diosaz, en lien avec le petit cordon morainique situé au-dessus du refuge de Bellachat. Le glacier würmien de l'Arve aurait donc atteint au minimum la cote 2270 à cet endroit.
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Le sommet du mont Lachat (2115 m), est un joli petit alpage couvert de fleurs au printemps, offrant un incroyable panorama à 360°. Mais sa caractéristique géologique la plus intéressante est qu'on se trouve sur des roches sédimentaires (calcschistes du Lias inférieur) alors que tous les blocs présents sur place sont métamorphiques (gneiss s.l. issus du socle varisque du massif du Mont-Blanc). Il s'agit en fait d'un placage morainique würmien.
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Sur le massif de Pormenaz se situe un curieux petit affleurement de calcaire, isolé au sein du granite de Pormenaz et des roches carbonifères. Corbin et Oulianoff le date du Malm (Jurassique supérieur - 154/135 MA) et la carte géologique "Cluses" du B.R.G.M. indique un âge Turonien et/ou Cénomanien (Crétacé - 99,6/89,3 MA). Faute de preuves fossilifères sérieuses, dues à la "cuisson métamorphique" du calcaire le mystère reste entier.
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